Moon River
Moon River
Je sais que je mets sans cesse en avant la photo-thérapie, mais cette séance est encore un exemple de son pouvoir. Mélinda n’est à l’aise ni avec son corps ni avec son image et évite souvent les photographies trop “frontales”. Pourtant à chacune de nos séances elle a l’occasion de travailler son rapport à elle-même, de contrôler l’image qu’elle renvoie. Elle peut alors entrer sans crainte dans un univers où elle se plait à découvrir d’autres facettes d’elle-même, des reflets ondulant à la surface d’une rivière.
Se retrouver face à l’appareil photo ce n’est pas comme se retrouver face à un miroir. L’image qu’il nous présente est déformée, changeante, mais cela ne veut pas dire qu’elle est fausse. Le reflet de la Lune dans l’eau, c’est aussi la Lune. Si cette dernière a une face cachée, il en va de même pour les personnes, et il est vain d’essayer ne serait-ce que l’apercevoir. C’est alors le reflet qui est montré pour qu’il puisse témoigner des aspects secrets d’une personne. Ce sur quoi on influe pour créer l’image désirée, ce n’est pas tant sur le reflet que sur le cours d’eau dans lequel il se matérialise.
Tout cela est un travail à quatre mains, le modèle n’étant jamais un sujet passif qui attend le résultat comme dans un photomaton. La photographie n’est pas le plus important : ce qui compte avant tout c’est le courant, ce que l’on accepte de laisser couler entre nos doigts et ce que l’on veut retenir.
Mélinda a épousé pleinement cette idée et les bénéfices ont été immédiats. Mais ce n’est pas une thérapie magique dont seule une séance vous changera à jamais. C’est un premier pas loin du jugement et de la peur. C’est un premier bain nocturne sous la Lune.
Blue velvet
Blue Velvet
Emeline est sans aucun doute une de mes plus fidèles clientes. Ses projets sont toujours originaux et me forcent parfois à sortir de ma zone de confort. Chacune des séances de photographie portrait en sa compagnie est l’occasion d’expérimenter et de s’ouvrir à de nouvelles ambiances. Malgré notre diversité d’approche artistique et esthétique, nous avons pris l’habitude de trouver un même rythme qui dynamise la séance. Emeline apporte sa personnalité unique et je l’accueille à bras ouverts dans mon univers.
J’ai plusieurs façons d’aborder une séance photo, mais ici ce fut l’improvisation qui a dominé. Ensemble nous pouvons aussi bien s’organiser autour d’un espace très réfléchi et construit avec minutie, ou devant une porte de placard sous une lumière monochrome. Avec un même modèle, chaque séance peut être différente, voir opposée à la précédente en terme d’approche, en fonction du moment et des envies.
Ici, il est évident que le bleu est une des matières premières de cette série photographique. Lorsque l’on choisit une seule couleur, c’est pour bannir les autres et ne garder qu’un aspect du sujet. Chaque couleur qui nous peint fait ressortir un aspect de notre physique et de notre personnalité, parfois même raconter une histoire (réelle ou fictive) sur cette figure créée par l’image photographique.
Emeline sait ce qu’elle veut quand elle fait appel à moi. Son caractère fort, ses goûts appuyés pour la contre-culture et certaines esthétiques underground en font un modèle passionnant à photographier. Les portraits qui ressortent de nos séances sont à mes yeux bien plus que de simples commandes mais bien des expressions d’une personnalité multiple et fascinante.
Artistique
Artistique



Art et Portaits
Certaines de ces photographies ont été réalisées en urbex, d’autres en studio, mais toutes ont la même démarche artistique. Comme vous l’aurez remarqué, je prends beaucoup de portraits, et si la plupart de mes modèles sont des femmes, je ne me focalise sur aucun genre particulier. Tout le monde peut être un modèle photo tant qu’une chose les anime. Cette chose, je pense que c’est la découverte de soi. Mais certains affirmeront qu’il s’agit pour eux d’une simple recherche de la beauté ou d’un plaisir créatif. Dans tous les cas il s’agit d’envie et de curiosité, moteurs de tous les projets.
Avant les premières prises, je coiffe et je maquille les modèles. Ensemble nous nous accordons sur les tenues, les accessoires et la palette de couleurs qui donnent le ton de la séance. Le rythme du shooting varie en fonction des besoins et le niveau d’aisance du modèle. Durant le déroulement de la séance, tous les acteurs de cette création communiquent leur ressenti et leur envie pour que le résultat soit le plus personnel possible et le plus proche de ce que l’on veut exprimer. Ce sont donc des propositions (de poses, de cadres…) qui s’enchainent en rythmant la séance. La fin de cette dernière n’est pas pour le photographe la fin du travail : la sélection et les retouches prennent de nombreuses heures pour arriver à une image qui satisfera le client et moi-même.
Souvent on pense que ce genre de photographie estt plutôt produit dans de gros studios, au milieu d’importantes agglomérations. Quand on pense à l’art on pense à Paris. Mais je suis convaincu (et la preuve) qu’une idée créative et artistique de la photographie a sa place partout, même dans le Tarn. Albi en est la preuve avec un rayonnement culturel et artistique non négligeable, et c’est d’ailleurs là que se trouve une grande partie de ma clientèle. Bien entendu, en m’exportant jusqu’à Toulouse et au-delà, je rencontre encore et encore des personnes à la curiosité et la créativité débordantes.



Urbain
URBAIN
Si les séances en extérieur ne sont pas majoritaires dans mon travail, j’aime ce qui peut naitre d’un décor urbain. Mes débuts en photographie se sont déroulés dans des lieux abandonnés pendant des explorations urbaines (urbex) où je me laissais emporter par l’ambiance de l’environnement.
La lumière que l’on trouve dans ces lieux permet un rendu totalement différent de ce que je réalise en studio. S’il est plus difficile de dompter l’environnement, les possibilités créatives sont immenses pour peu que l’on n’ait pas peur d’improviser. Bien plus que dans un studio, il y a cette impression de voyage effectuée avec le modèle qui se redécouvre dans un lieu inconnu.
Mais à contrario l’espace urbain peut être un environnement familier que le modèle ou le photographe connaissent parfaitement. La démarche est alors différente puisque notre relation à ce lieu (souvent la ville où l’ont vit) est déjà établie. En tant que photographe dans le Tarn, j’ai bien sûr plus d’affinité avec les villes tarnaises. C’est sans doute à Albi que se trouve la plupart de mes clients réguliers mais il n’est pas rare que l’on doive rechercher des lieux assez éloignés pour développer un projet.
Le soucis le plus fréquent avec la photo en extérieur, c’est la météo. Il est parfois difficile de trouver un créneau pour une séance photo et lorsque la météo s’en mêle il peut être très compliqué de coller parfaitement au projet initiale. Alors il faut s’adapter, quitte à revoir entièrement le programme de la séance.